samedi 31 décembre 2016



Que 2017 vous donne la force, la stabilité et la vitalité nécessaires pour construire un monde de paix et de fraternité.



Incarnant la sagesse, le bonsaï sauvage, également symbole de force et d’endurance, puise dans la lumière l’énergie nécessaire à sa croissance, son épanouissement et sa longévité.

Condamnés à rester petits par manque de nutriments, comme un défi au monde qui les entoure, ils offrent une présence fragile et esthétique, empreinte de sérénité et de confiance en soi, qui force le respect.

A son image, il nous appartient de puiser l’énergie vitale du prana et d’apprendre le détachement et le lâcher prise, pour adopter cette attitude intérieure qui nous permettra de rester centré, fort et efficace.




samedi 17 décembre 2016

Les vanités - Pieter Claesz

Les vanités


Pieter Claesz
« Vanité avec violon et bille de verre »
1628
Huile sur toile, 60 x 100 cm, Germanisches Nationalmuseum, Nuremberg

Un genre pictural appliqué aux natures mortes

Une vanité est un type particulier de nature morte, à implication philosophique, qui évoque à la fois la vie humaine et son caractère éphémère, mettant en contraste des éléments symbolisant d'un côté la vie, l'activité, la nature et de l'autre la mort.
Si le thème est très ancien (on le trouve déjà chez les antiques), il se constitue comme genre autonome vers 1620 à Leyde en Hollande, pour se répandre ensuite tout au long du xviie siècle en Europe, particulièrement en Flandres et en France. Prisées à l'époque baroque les vanités vont quasiment disparaître au xviiie siècle, mais renaissent avec Cézanne, puis plusieurs peintres du xxe siècle et une photographe telle que Valérie Belin au xxie siècle
Les objets représentés symbolisent les activités humaines (étude, argent, plaisir, richesse, puissance) mises en regard d'éléments évoquant le temps qui passe trop vite (la fragilité, la destruction) et le triomphe de la mort (avec souvent un crâne humain).
Ainsi tous les objets qui composent le tableau de vanités ne sont que des symboles qui montrent l’existence vaine de l’être humain. La compréhension du tableau nécessite une lecture minutieuse de chaque symbole.

Wikipédia



Pieter Claesz (Berchem près d’Anvers, vers 1596-1597 – Haarlem, enterré le 1er janvier 1661) est un peintre de nature morte néerlandais (Provinces-unies) du siècle d'or. Il est un des représentants du baroque.

Si Claesz utilisa dans ses premières œuvres une palette monochromatique de tons gris, bruns et verts, ses « pronkstilleven », natures mortes « d’apparat », plus tardives, allaient en revanche être sensiblement plus colorées.

Pieter Claesz est né aux alentours de 1596-1597 à Berchem, près d’Anvers, qui faisait alors partie des Pays-Bas espagnols. À une date qui nous est inconnue, il se marie une première fois, à une certaine Hillegont semble-t-il

Il aurait accompli son apprentissage à Anvers ; c'est du moins ce que suggèrent des similitudes stylistiques entre ses œuvres les plus anciennes et celles, surtout, de Clara Peeters et Osias Beert ; mais il est possible également qu’il ait connu les peintres de nature morte de Haarlem : Nicolaes Gillisz, Floris Van Dijck et Floris van Schooten. Ses compositions, qui étaient considérées comme novatrices, font alors de lui l’un des peintres de nature morte les plus originaux ; c'est ainsi qu'en 1628, Samuel Ampzing mentionne son nom dans un poème qu'il dédie à la ville de Haarlem.

En 1634, Pieter Claesz est documenté comme membre de la guilde de Saint-Luc de Haarlem. Essentiellement actif dans cette ville, Claesz peint surtout des œuvres pour les mettre sur le marché, mais il lui arrive aussi d'exécuter des œuvres de commande.

À partir de 1628, une sérieuse concurrence apparaît à Haarlem entre Pieter Claesz et Willem Claeszoon Heda, lequel s’inspirait fortement de lui et le suivait de près dans toutes ses innovations.




« Sur cette œuvre-ci, nous pouvons voir plusieurs éléments typiques de la vanité : tout d’abord, les reliefs ronds et translucides du verre en bas à droite et de la sphère à gauche : ceux-ci représentent la futilité et la fragilité de la vie humaine.
Dans la sphère, nous pouvons apercevoir le reflet du peintre, pouvant être interprété comme un symbole de son haut statut d’artiste ou au contraire une preuve d’humilité. Ce miroir est bombé : il rappelle ainsi les miroirs convexes, aussi appelés miroirs de sorcières, utilisés au XVe siècle, par exemple par les banquiers pour surveiller leurs boutiques : ils permettent d’étendre le champ visuel par rapport à un miroir plat. Ceux-ci apparaissent dans l’art en même temps que la perspective au point de fuite (Renaissance),  en tant que symbole de l’éphémère : il laisse entrevoir une scène qui n’a existé que dans les yeux du peintre, différente de celle que nous regardons.
Le verre utilisé est un Römer, c’est-à-dire un type spécifique de verres à vins anciens : il est très présent dans les œuvres de Claesz, et le plus souvent représenté couché, pour accentuer la tension se dégageant de la peinture.
Le violon, les livres et la plume, sont caractéristiques des vanités dites « des biens terrestres » : ces symboles représentent l’art, les lettres et la science,  plaisirs futiles de la vie humaine.
La montre ouverte en bas à gauche est une allégorie du temps qui fuit, que nous ne pouvons pas contrôler. La clé est donc elle-même un symbole : cette clé qui ne peut en rien réparer la montre, et qui est pourtant accrochée à celle-ci, est un moyen de nous souvenir que les légendes humaines contant l’immortalité ne sont que pure fiction, et que les Hommes ne peuvent rien changer au cours du temps.
La poterie brisée au dernier plan, la coquille de noix brisée elle aussi et le crâne au fond à droite ont ici une fonction de memento mori : « souviens-toi que tu vas mourir ». Ils sont tous les trois des représentations de la fatalité de la mort.

J’ai choisi cette œuvre tout simplement parce qu’après plusieurs recherches, c’est la première qui a attiré mon regard : j’ai trouvé que les reflets et effets d’ombre entre les objets étaient magnifiques.»



dimanche 11 décembre 2016

Ainsi parlat Victor Hugo



Le Mot

Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites !
Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ;
Tout, la haine et le deuil !
Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Écoutez bien ceci :
Tête à tête, en pantoufles,
Portes closes, chez-vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l'oreille du plus mystérieux de vos amis de cœur
Ou si vous aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce mot ‑ que vous croyez que l'on n'a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd,
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre.
Tenez, il est dehors!
Il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin il prendrait des ailes comme l'aigle !
Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera;
Il suit le quai, franchit la place, et cætera
Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues ;
Et va tout à travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l'étage; il a la clef,
Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe, entre, arrive,
Et railleur, regardant l'homme en face dit;
« Me voilà! Je sors de la bouche d'untel »
Et c'est fait.
Vous avez un ennemi mortel!


Victor Hugo