mardi 26 janvier 2010

Ainsi parlait Victor-Emile Michelet




Victor-Emile Michelet
Poète ésotériste
(1861-1938)

« Mon Dieu intérieur que je cherche en moi-même
Se dérobe derrière un opaque brouillard
Et me défend cruellement qu’en moi je l’aime.
Ainsi m’a-t-il fermé le pays de l’amour ;
Comme mes bras n’étreindront pas l’image fausse
Trahissant ma beauté que je ne connais pas,
Mon cœur ne saisira que vide à la fosse
Où son espoir avec le doute se débat.
Le désir ingénu de m’aimer dans les choses,
Le furieux désir à toutes les amours,
Est un torrent auquel tout l’univers s’oppose
Et que le temps brutal disperse de son cours.
Je ne puis plus aimer, ni moi, ni rien au monde,
Car tout y fut mensonge à mon cœur révolté,
Et je trouverai sous le mensonge de l’onde,
La Mort, peut-être la seule réalité. »


Sur l’androgynat…

« Ô couple rare, votre ravissement voudra pour unique issue la mort, l’heureuse mort qui vous emportera, reconstitués en une seule et totale individualité, vers l’ascension de l’éternel devenir.
Ainsi commande la Norme.
Quand un homme et une femme se rencontrent, étant l’un et l’autre complémentaires, la secousse du premier baiser les arrache à la terre, où ils n’ont plus à vivre, ayant récupéré l’unité androgynique ; aux autres couples, dont l’union est moins sacrée, appartient la procréation. »

« Les contes aventureux »

Sur le silence …

« Je crois que connaître le véritable silence est des plus rares faveurs qui puissent être dispensées à l’homme. Et encore, je ne parle ici que du silence corporel et formel, et non de ce Silence primordial et divin, forme femelle de l’Abyme, que révéraient les Initiés de l’Inde et de la Grèce.

Rien que pour percevoir ce silence physique, qui est au monde de la sonorité ce que la ténèbre absolue est au monde de la lumière, il faudrait avoir acquis cette oreille céleste dont chuchotent à mots couverts les anciens sages de l’Orient et qui est un des six sens supérieurs dont nous avons perdu l’énergie.
Et pourtant, j’ai connu le silence …

« Les Portes d’airain »

Sur la vie onirique …

« Ce qui est précieux dans l'étude de nos songes, ce n'est pas d'y chercher la figure des de nos émotions que nous réserve l’avenir. C’est de mieux pénétrer par eux le drame intérieur de notre conscience. C’est de mieux nous connaître…
Une révélation de nous-mêmes à nous-mêmes. »

Préface à « La Clé d’or du songe » de Phaldor (1922)




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