mercredi 30 septembre 2009

La conscience cosmique




La conscience cosmique

Le champ vibratoire qui entoure notre corps physique semble connaître une expansion importante au cours des états modifiés de conscience. Pour expliquer la réalité de ces états altérés de conscience, Pierre Weil propose les hypothèses suivantes :

Il y a une correspondance entre les descriptions d’expériences en état de conscience cosmique et les travaux de la physique pionnière.
Il existe dans l’être humain des récepteurs autres que nos cinq sens, qui donnent accès à d’autres aspects de la réalité, voire à la réalité totale.
Tout instrument, ou appareil, inventé par l’homme pour comprendre le monde, intérieur ou extérieur, et agir sur lui, possède un équivalent en lui-même, sous la forme d’un organe ou d’une fonction.

La recherche dans l’espace, ou hors de la dimension espace-temps, peut être faite à partir de dimensions qui existent dans l’homme.
La conscience cosmique se place à un niveau situé avant la naissance ou après la mort, pendant le sommeil, à la source de l’énergie.
Tous les procédés pour atteindre la conscience cosmique sont établis dans le but de parvenir « in vivo » et en pleine conscience d’éveil au niveau défini plus haut. Ceci suppose donc une voie évolutive, régressive ou directe.

Dans chacun de nous, il y a « quelque chose » qui préexiste à la naissance, et qui existera encore après la mort. Cela se situe hors de l’espace-temps.
Il y a une relation de coexistence entre la conscience cosmique et ce que l’on appelle couramment les pouvoirs paranormaux.

Les niveaux de conscience cosmique peuvent être enregistrés par encéphalographie, et se situent au niveau des ondes Delta, bien qu’un niveau d’ondes Thêta suffise parfois.
Il y a dans l’homme quelque chose qui le pousse à chercher l’unité de l’existence universelle, unité qu’il n’a cessé de percevoir ou de vivre qu’à cause d’une hypertrophie de ses cinq sens au détriment du sixième, à cause d’une hypertrophie de la rationalisation au détriment de l’intuition. Une fois encore, l’être humain a complètement basculé vers son cerveau gauche.
La force qui le pousse à la recherche de cette unité fondamentale est la certitude, profondément ancrée dans l’être humain, de l’existence d’une félicité absolue.

Dans une proportion encore inconnue, les phénomènes psychopathologiques appelés
« hallucinations » sont les manifestations et les visions de formes différentes de celle de la réalité quotidienne, et signifient l’entrée, ou l’approche, de la conscience cosmique.
Des techniques de relaxation, ainsi que l’arrêt de toute activité intellectuelle, sont des facteurs importants pour entrer dans les univers au-delà des cinq sens.
Le chemin qui mène à ces états de conscience passe donc par la dissolution de l’ego, par l’élargissement des champs de conscience et des niveaux de réalité.

« Au fur et à mesure que nous approfondissons et atteignons des états sublimes, la réalité apparait de plus en plus vaste. Nous percevons le monde selon notre esprit, qui n’est lui-même souvent qu’une partie du Moi Total. »

Pierre Weil
La conscience cosmique
Introduction à la psychologie transpersonnelle
Editions « L'homme et la connaissance », Paris 1981




L'auteur en quelques mots...

Pierre Weil est docteur en psychologie.Elève de Piéron, Wallon, Piaget et A. Rey, il a commencé sa carrière universitaire par des recherches sur les aspects psychophysiologiques de l'émotivité.

Le succès grandissant va l’amener à vivre une crise existentielle accompagné d’un cancer et d’une perte du sens de l’existence. Il commence alors à se poser les questions essentielles sur la signification de la vie et de la mort. Ceci l’amène à trouver des réponses dans une synthèse entre l’Orient et l’Occident, entre la Pratique du Yoga et de la psychanalyse. Il fut en ceci vingt ans en avance sur le Déclaration de Venise de l’UNESCO qui recommande la rencontre complémentaire entre le cerveau droit et le cerveau gauche, entre l’Orient et l’Occident. Au cours de cette recherche, il entre en contact avec des grands maîtres de yogas comme Swami Chinanda, Muktananda et des lamas tibétains comme Kanjur Rimpoché et Pemala Rimpoché.
Il a fait par la suite une retraite de trois ans avec des maîtres tibétains après avoir été initié par Muktananda. Président de la cité de la paix à Brasilia, il est cofondateur de Holos Transnational (association holistique internationale) et de l'Université holistique internationale.Il est l'auteur d'une trentaine de livres en plusieurs langues, parmi ses ouvrages en français, citons : " Le Sphinx, mystère et structure de l'homme " et " Répression et libération sexuelle ".

Ses livres (en français, les plus récents) : · Une révolution silencieuse, Paris, Le Rocher, 2004. · L’art de Vivre la Vie, Paris, Le Rocher, 2002. · L’Art de Vivre en Paix, UNESCO, 2000. · Le dernier pourquoi, Paris, L’espace bleu, 1994. · Notre corps parle, Paris, Le courrier du livre, 1989. · L’homme sans frontières, Paris, L’espace bleu, 1988.

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Pour le psychiatre Maurice Bucke, la conscience cosmique s’apparente à une sorte d’illumination que l’on constate, en général, dans tous les états spéciaux d’éveil.

"La Conscience Cosmique ne doit pas être considérée comme étant surnaturelle ou supranormale, mais plutôt comme le résultat d'une croissance naturelle, ni plus ni moins."

Voilà comment il décrit ce type d’état :

Le sujet a soudain l’impression d’être immergé dans une flamme ou un nuage rosâtre, comme si son esprit lui-même était empli de ce nuage.
En même temps, il baigne dans une émotion de joie intense, d’assurance, de triomphe. Cette extase se situe bien au-delà de tout ce qu’on peut imaginer. La vie est alors perçue comme immuable. Des sages, des poètes, des saints ont décrit cet état : Gothama le Bouddha dans ses soutras, Jésus dans ses paraboles, Paul dans ses épitres, Dante dans son purgatoire, Shakespeare dans ses sonnets, Whitmann dans ses feuilles d’herbe (Leaves of grass), etc.
Simultanément, ou instantanément après ce sentiment de joie, intervient une illumination intellectuelle très difficile à décrire, comme un flash, une vision claire du devenir de l’univers jaillissant à la conscience. L’individu ne comprend pas l’univers, il devient l’univers, un cosmos dans lequel la conscience normale semble faite de matière morte. L’individu réalise que la vie, tapie dans chaque être, est éternelle et que l’âme de l’homme est aussi immortelle que les Dieux. Il découvre également que l’univers est construit et ordonné de telle manière que toutes les choses fonctionnent entre elles pour le bon et le bien.
Avec cette élévation morale et cette illumination intellectuelle, intervient ce que j’appellerai, faute d’un terme plus exact, un sentiment d’immortalité. Ce n’est pas une conviction intellectuelle, mais une puissante sensation. La peur de la mort, qui hante tant d’hommes et de femmes à toutes les époques de leur vie, disparait, se dissout simplement au contact de cette illumination.
On peut dire la même chose du sentiment de péché ; l’être n’échappe pas au péché, c’est la notion même qui se dissout.
L’illumination est plus que soudaine, elle est instantanée, comme un flash dans la nuit noire, sortant le paysage de l’ombre où il se cachait et l’illuminant comme en plein jour.
La nature même de celui qui pénètre cette illumination revêt une grande importance. Lorsqu’il a accès à une expérience de ce type, l’être découvre d’une manière définitive que l’univers n’est pas une machine morte, mais une présence vivante. Il sait à ce moment-là que l’existence individuelle est continue et s’étale bien au-delà de ce que l’on appelle la mort.


Le livre de Maurice Bucke, écrit il y a quelques 80 ans, est encore considéré aujourd’hui comme un des grands classiques de l’expérience mystique.




« Cosmic Consciousness »
(1901)
Traduction française :
« La conscience cosmique : une étude de l'évolution de la conscience humaine »
(1989)

Richard Maurice Bucke, psychiatre, écrivain (Methwold, Angl., 18 mars 1837 -- London, Ont., 19 févr. 1902). Arrivé au Haut-Canada un an après sa naissance, Bucke grandit à la ferme familiale, près de Hamilton. Après une jeunesse aventureuse dans l'Ouest des États-Unis, il obtient son diplôme de médecine de l'U. McGill en 1862, étudie à l'étranger pendant deux ans, puis commence à pratiquer la médecine à Sarnia, dans l'Ouest du Canada.

Bucke est nommé surintendant de l'asile d'aliénés de Hamilton en 1876, puis de l'asile de London en 1877. Il est également fondateur de l'école de médecine de l'U. Western Ontario. Ses théories sur les causes et le traitement des maladies mentales et la méthode de « contrainte morale » qu'il préconise à l'égard des aliénés suscitent un grand intérêt.

Bucke entretient une volumineuse correspondance avec Walt Whitman, dont il devient le biographe officiel, puis l'un de ses exécuteurs testamentaires littéraires. La poésie de Whitman fortifie sa conviction selon laquelle l'expérience mystique, naguère réservée à quelques-uns, est accessible à la multitude. C'est ce qui l'amène à publier Cosmic Consciousness (1901; trad. La conscience cosmique : une étude de l'évolution de la conscience humaine, 1989), ouvrage populaire qui touche beaucoup de lecteurs et où il tente de démontrer que l'humanité est à la veille d'une révolution mentale. Ses documents personnels se trouvent à la bibliothèque de l'U. Western Ontario.

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